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Les implications politiques du réchauffement dû aux gaz à effet de serre: réduction, adaptation et base scientifique - 05/05 Page
824 Dès le départ on ne peut assez insister sur le fait qu'il y a d'énormes incertitudes associées avec ces exercices intellectuels. Un exemple typique est que des preuves indirectes nous apprennent que nous avons une compréhension très limitée du rôle de l'abondance des nuages parce qu'un réchauffement a accompagné l'accroissement mesuré de la couverture nuageuse pendant le siècle dernier. Par conséquent une meilleure compréhension du système est nécessaire avant que des opérations à grande échelle puissent être raisonnablement proposées. L'effet climatique des nuages Page
825 Dans ces calculs, le comité sur l'atténuation a utilisé la quantité et les propriétés optiques supposées montrées tableau Q1 et un albédo de surface global de 15.4%. Le modèle a 3 couches de nuages dans des conditions moyennes globales. On suppose que les nuages, une fois formés, auront les mêmes effets durant toute leur durée de vie et qu'ils auront des propriétés optiques identiques à celles des nuages bas actuels, qui sont supposées ne pas changer pendant le processus d'ensemencement. Malheureusement, ces suppositions comportent beaucoup d'incertitudes. Ces calculs de sensibilité montrent que les effets des nuages dépendent non seulement d'une partie d'un type de nuage donné, mais aussi de l'albédo de surface sous les nuages. Le rôle spécial des nuages bas et de ses effets en fonction de l'albédo de surface apportent des complications considérables parce que l'albédo de surface varie d'environ 4 à 20% au-dessus de l'eau jusqu'à 90% au-dessus de la neige immaculée ou de la glace (Hummel et Reck, 1979). Ceci signifie qu'une fois que le nuage est formé il peut commencer par avoir un effet de refroidissement et se retrouver dans une zone ou il pourrait produire un effet de refroidissement plus important ou moins important, avec même une faible possibilité d'un effet de réchauffement. Albrecht (1989) (voir aussi Twomey et Wojciechowski, 1969) suggère que la réflectivité moyenne des nuages bas augmenterait si l'abondance des noyaux de condensation de nuages (NCN) était augmentée par l'émission de SO2. Page
826 Il y a aussi une dépendance sur la hauteur dans le domaine des radiations qui varie grandement avec la latitude et l'altitude (Ramanathan et autres, 1987). La variation d'une partie d'un nuage avec la latitude est montrée tableau Q3. Dans l'environnement actuel, il y a une plus grande probabilité d'avoir des nuages au-dessus de l'eau plutôt que des terres, avec plus de nuages au-dessus des terres l'après-midi et plus au-dessus de l'eau le matin. Ceci se produit parce que l'altitude des nuages et les propriétés optiques sont intimement liées à l'humidité et aux conditions physiques. Par exemple, le rôle d'un nuage à une altitude donnée est contrôlé par l'angle du soleil par rapport au zénith. Si le nuage se déplace plus au nord, on s'attend à ce que son effet de refroidissement diminue proportionnellement au changement du cosinus de l'angle du soleil par rapport au zénith. Comme on peut le noter d'après les cosinus listés tableau Q3, un nuage à 5° de latitude pourrait avoir une contribution environ double par rapport au même nuage à 65° de latitude. Beaucoup de caractéristiques moins prévisibles sont aussi cruciales (tel que le taux d'évaporation). Reck (1978, 1979), utilisant un modèle basé sur celui de Manabe et Wetherald (1967), a aussi illustré l'effet de la hauteur des nuages. Ces calculs montrent un réchauffement dû aux nuages à haute altitude et un refroidissement dû à ceux à moyenne et basse altitude. Page
827 En gardant à l'esprit toutes les suppositions ci-dessus, il est proposé à la fois que les émissions de NCN devraient être effectuées au-dessus des océans à une altitude qui produira une augmentation de l'albédo des stratocumulus seulement, et que les nuages resteront aux mêmes latitudes au-dessus des océans où l'albédo de surface est relativement constant et faible. Comme noté figure Q1, une augmentation de l'albédo de surface, si le nuage devait se trouver au-dessus des terres, améliorerait seulement son effet de refroidissement. Ceci est vrai à condition que la latitude du nuage ne change pas, comme discuté précédemment. Comment les noyaux de condensation de nuages
peuvent changer le climat Page
828 Changement proposé de l'albédo
des nuages bas par l'émission de noyaux de condensation de nuages Page
829 Une extrapolation sera maintenant effectuée
pour la planète entière, en gardant à l'esprit
les suppositions d'Albrecht que la couverture nuageuse dans une zone
océanique typique est limitée par le faible nombre de
NCN. En moyenne, 31.2% du globe est couvert de nuages stratiformes maritimes
(Charlson et autres, 1987). Si aucun nuage de haute altitude n'est présent,
le nombre de NCN devant être ajouté chaque jour est: Les 3 matériaux qui ont été utilisés pour l'ensemencement de nuages sont l'iodure d'argent (Agl), l'iodure de plomb (Pbl) et la glace sèche. La glace sèche n'est pas applicable à cette situation car elle ne créé pas de NCN. Elle est utilisée pour ses propriétés d'amélioration des précipitations. L'iodure de plomb ne sera pas considéré parce qu'il était utilisé avant que l'on ne prenne pleinement conscience des problèmes environnementaux associés avec le plomb. Bien que des conséquences environnementales négatives seront également associées avec l'iodure d'argent, un calcul sera quand même effectué. Des calculs seront aussi effectués en utilisant l'acide sulfurique (H2SO4), parce qu'on croit que la plupart des NCN qui apparaissent naturellement au-dessus des océans sont des NCN de H2SO4 émanant de l'oxydation du sulfide de dimethyl (DMS) produit par les algues de plancton dans l'eau de mer (Charlson et autres, 1987). La masse de NCN est de (4/3 pr3 x densité),
et on suppose que le rayon moyen r = 0.07 x 10 puissance -4 cm (0.7
millièmes de mm) (Charlson et autres, 1987). Comme la densité
de l'iodure d'argent est de 5.7 g/cm3, la masse de NCN est de La production mondiale d'argent en 1985 était de 11.9 x 10 puissance 3 t/an (11900 tonnes par an) ou 25.5 x 10 puissance 3 t/an (25500 tonnes) d'iodure d'argent. Page
830 Pour l'H2SO4, avec une densité de 1.841
g/cm3, le poids total devant être ajouté chaque jour est
de Le coût principal de ce processus comprend le mécanisme pour distribuer le CO2 dans l'atmosphère au bon endroit. Supposons une flotte de bateaux, chacun transportant du soufre et un incinérateur approprié. Les bateaux sont dédiés au parcours des océans pacifique et atlantiques subtropicaux, loin des terres, pendant qu'ils brûlent du soufre. Ils sont dirigés sur des trajectoires couvertes de nuages par un centre de contrôle qui utilise des données satellitaires pour planifier la campagne. En plus de choisir des zones qui contiennent des nuages, il est important d'espacer les bateaux et leur motifs de brûlage pour ne pas créer de changements régionaux majeurs, ou le genre de changement avec un comportement dans le temps et dans l'espace qui risquerait d'entraîner des comportements des vagues non voulus. Ces restrictions (que nous pourrions ne pas savoir définir) pourraient être un problème difficile pour résoudre un tel système. D'après ce qui est décrit ci-dessus, 16 x 10 puissance 3 t/jour (16000 tonnes/jour), ou 6 Mt/an (6 millions de tonnes par an) de soufre doivent être brûlés. Si 10 puissance 2 tonnes (100 tonnes) par bateau par jour sont allouées et qu'un bateau sort 300 jours par an, environ 200 bateaux de 10000 tonnes de capacité sont nécessaires (un arrêt pour ré-approvisionnement tous les 150 jours). Pour un coût de 100 x 10 puissance 6 $ (100 millions de $) par bateau (sûrement généreux),... Page
831 Le SO2 pourrait aussi être émis par les centrales électriques. Ces centrales pourraient être construites dans l'océan pacifique près de l'équateur (espérons le sur de petites îles désertes) et serviraient pour fournir de l'électricité aux régions à proximité (par exemple l'Amérique du sud). La transmission ou l'utilisation de cette électricité sous la forme de matériaux raffinés pourraient être considérées, ou peut être l'utilisation de systèmes de transmission à supraconducteurs. On estime que 8 grandes centrales utilisant du charbon broyé seraient nécessaires (avec 4 fois la quantité normale de soufre) pour un coût de 2 à 2.5 x 10 puissance 6 $ (2 à 2.5 millions de $) par centrale. La plupart des coûts seraient supportés par ceux achetant l'électricité, le coût pourrait ainsi être au plus de 10% par an (l'intérêt sur l'investissement), ou un total de 2 x 10 puissance 9 $ (2 milliards de $) (avec la conversion ci-dessus, 2 x 10 puissance 9 $ / 3890 x 10 puissance 6 = environ 0.0005 $/t CO2). Comparaison de la couverture nuageuse et des
émissions proposées de NCN avec les estimations actuelles
dans l'atmosphère réelle Page
832 Entre 1900 et 1980 la couverture nuageuse moyenne au-dessus des États-Unis a augmenté d'à peu près 10%, ce qui devrait être plus que suffisant pour compenser l'équivalent d'un doublement du CO2. Parce que le CO2 a augmenté de seulement 12% durant la même période, l'effet résultant devrait être un refroidissement. Cependant, les analyses des températures dans l'hémisphère nord pendant la même période indiquent systématiquement que la température moyenne a augmenté globalement de 0.5°C et 0.7°C, mais aucune tendance n'est évidente pour les États-Unis (Jones et autres, 1986; Hansen et Lebedeff, 1987; Hanson et autres, 1989). Ceci suggère soit que les effets des nuages ne sont pas compris ou que d'autres facteurs, tels que la très mauvaise fiabilité des données de couverture nuageuse et les effets de l'altitude des nuages doivent être examinés. Wigley (1989) présente quelques calculs rudimentaires suggérant que le forçage dérivé des NCN de SO2 pourrait être suffisamment fort pour avoir compensé l'augmentation de la température due au CO2 dans l'hémisphère nord. Page
833 Expérimentations nécessaires sur
les NCN -Études exploratoires sur l'efficacité des NCN pour l'amélioration de la couverture nuageuse en stratocumulus, avec une analyse statistique complète des covariantes, et ainsi de suite. -Détermination des propriétés des NCN: (1) durée de vie des NCN à différentes altitudes; (2) efficacité dans l'amélioration des nuages; (3) effet de leur précipitation sur les océans. -Détermination de la fraction des émissions de SO2 convertie en NCN et distribution de la taille des particules en résultant. -Extension de l'idée de l'amélioration par les NCN du niveau local et régional au niveau global: étude minutieuse de la dépendance en fonction de l'étendue sur l'efficacité du processus d'amélioration des nuages et sur leur interaction avec le rayonnement. -Analyse complète pour confirmer l'efficacité des NCN sur la couverture nuageuse fractionnaire incluant des statistiques sur des tests soigneusement sélectionnés. Une multitude d'analyses auraient à prendre en compte toutes les variables telles que l'humidité, le processus de convection et le nombre de NCN, accompagné de méthodes pour l'étude du processus de précipitation. |
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