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Les implications politiques du réchauffement dû aux gaz à effet de serre: réduction, adaptation et base scientifique - 03/05 Page
452 Le comité a estimé le coût d'un tel système de canons maritimes, et certains détails des estimations se trouvent ci-dessous. Le détail complet de l'estimation des coûts se trouve en annexe Q11. Le projet est conçu pour atténuer l'effet de 10 puissance 12 t C (1000 milliards de tonnes) en continu, équivalent à 4 x 10 puissance 12 t CO2 (4000 milliards de tonnes); le coût non escompté sur 40 ans est de 5 $/t C ou 1 $/t CO2 atténué. Le coût annuel non escompté est de 0.125 $/t C/an ou 0.03 $/t CO2/an. Si on suppose une durée de vie de 1 an (Hunten's, 1975, l'estimation pour une altitude de 20 Km est de 1.25 ans), le coût annuel est double à 0.25 $t/ C/an, ou 0.06 $/t CO2/an. Si la quantité de poudre nécessaire est 10 fois celle utilisée pour les estimations, le coût pourrait être aussi élevé que 3 $/t C/an ou 0.75 $/t CO2/an. Si la quantité devant être atténuée est celle des émissions des États-Unis de 1989, l'échelle du projet peut être divisée par 500, ce qui donne un coût annuel d'environ 250 à 500 millions de $. Pour résumer le scénario des canons maritimes, le système envoie de la poudre dans la stratosphère à un coût d'environ 10 à 30 $/Kg. Chaque kilogramme de poudre atténue les effets d'environ 100 t C. Le système atténue les effets du carbone à un coût non escompté de 0.1 à 0.3 $/t C ou 0.03 à 0.06 $/t CO2. L'incertitude en ce qui concerne les nuages et la densité nécessaire de poudre pour un effet de 1% sur le forçage radiatif suggère qu'il est raisonnable, et même conservateur, d'estimer les coûts dans une gamme de 0.03 $ à 1 $/t CO2 atténué. Fusées Ballons Page
453 Cependant, la flotte actuelle d'avions commerciaux opère rarement au-dessus de 12 Km et la durée de vie des particules à leur altitude sera beaucoup plus courte que 10 ans. Une estimation (Conseil sur la Recherche nationale, 1985) pour la demi durée de vie de la fumée est de 1.4 × 10-7/s. Ce qui donne une demi durée de vie de 83 jours, ou un peut moins qu'un trimestre. La quantité de carburant devant être transformée continuellement en suie est donc plus proche de 40% que de 1%. Ceci semble peu pratique. Cependant, si l'atténuation nécessaire est équivalente aux émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis en 1989 (8 x 10 puissance 9 t CO2, 8 millions de tonnes), la quantité de suie nécessaire serait 500 fois plus faible et correspondrait à moins de 0.1% du carburant consommé. Si 1% du combustible était utilisé, environ 25 x 10 puissance 9 t CO2/an (25 milliards de tonnes de CO2/an) seraient atténuées. En 1987, 16% du montant des dépenses des compagnies aériennes ont été consacrées au carburant (Bureau du recensement US, 1988). Comme le revenu pour cette année a été de 45.339 milliards de $, le coût approximatif des émissions de particules à l'aide des moteurs d'avions pour l'atténuation de l'équivalent des émissions américaines en 1989 serait de 7 millions de $, ou environ 0.001 $/t CO2/an plus le coût de l'ajustement des moteurs. Ceci fournit un gamme de coût de 0.001 à 0.1 $/t CO2/an. Une alternative possible est simplement de louer des avions commerciaux pour transporter la poudre à leur altitude de vol maximale, où ils la distribuerait. Pour estimer les coûts, on suppose que la même quantité de poudre estimée ci-dessus pour la stratosphère fonctionnerait pour la tropopause (la limite entre la troposphère et la stratosphère). Les résultats peuvent être calculés pour d'autres quantités. Les commentaires ci-dessus concernant les effets possibles de la poudre sur l'ozone stratosphérique s'appliquent aussi bien à l'ozone dans la troposphère basse, mais pas dans la troposphère. L'altitude de la tropopause varie avec la latitude et les saisons. En 1987, les lignes aériennes intérieures ont transporté 1.339 milliards de tonnes-miles de fret, pour un coût total de 4.904 milliards de $... Page
454 Manifestement la quantité de poudre nécessaire pourrait être plus grande d'un facteur 10, et le coût serait de 0.025 $/t CO2. Ceci donne une estimation du prix dans la gamme 0.003 à 0.03 $/t CO2. Écran de ballons multiples Le système de parasol exigeant des milliards de ballon de diamètre compris entre 1 et 6 mètres semblerait coûter environ 20 fois plus que répandre de la poudre dans la stratosphère. Le grand nombre de ballons, et le problème des déchets posé par leur chute, rendent le système plutôt peu attrayant. Changer l'abondance des nuages La proposition Page
455 Albrecht (1989) estime qu'une augmentation d'environ 30% des noyaux de condensation de nuages serait nécessaire pour augmenter la couverture nuageuse ou l'albédo des stratocumulus maritimes de 4%. Les stratocumulus idéalisés d'Albrecht, typiques d'après lui, ont une épaisseur de 375 m, un taux de pluviométrie de 1 mm par jour et un diamètre moyen de gouttelettes de 100 nm, et il suppose que chaque gouttelette est formée par la fusion de 1000 gouttelettes plus petites. Le taux de diminution des noyaux de condensation de nuages est de 1000 cm3/jour d'après ses modèles. Par conséquent environ 300 /cm3 par jour (30% de 1000) de noyaux de condensation de nuages additionnels devraient être émis à la base du nuage pour maintenir une augmentation de 4% de la couverture nuageuse. Ceci suppose que l'atmosphère perturbée devrait aussi rester suffisamment proche de la saturation au voisinage des noyaux et que la couverture de nuages se formerait à chaque fois que le nombre de noyaux augmenterait. Estimation de la masse de noyaux de condensation
de nuages Pour relativiser les choses, une centrale électrique à charbon américaine émet autant de SO2 par an. Par conséquent l'équivalent de 365 de ces centrales, espacées de façon homogène, seraient suffisantes pour produire suffisamment de noyaux de condensation de nuages. Pour estimer directement le coût du soufre, le poids total de SO2 devant être ajouté chaque jour serait égal à 32 x 10 puissance 3 tonnes (32000 tonnes), ou environ 16 x 10 puissance 3 tonnes (16000 tonnes) de soufre (S), ce qui est équivalent à environ 6 x 10 puissance 6 tonnes (6 millions de tonnes) de soufre par an. Si le prix moyen du soufre sur le marché en sortie de la mine est de 96.60 $/t, prix des années 1983 à 1987, le coût serait d'environ 580 millions de $ par an. Mettre en équation ce coût annuel pour les 300 parties par million par volume (ppmv) de CO2 nécessaire pour une compensation complète donne 580 $ x 10 puissance 6 /an /(3890 x 10 puissance 6 t C/ppmv CO2 x 300 ppmv CO2), ou environ une fraction de 0.01 $/t CO2. Pour obtenir une équivalence en conservation de carbone, les émissions de carbone connues pour 1978, 1979 et 1980... Page
456 Estimation des coûts D'après ce qui a été calculé ci-dessus, 16 x 10 puissance 3 tonnes (16000 tonnes) par jour seraient nécessaires. Si nous affectons 10 puissance 2 tonnes (100 tonnes) par bateau par jour, et que les bateaux sortent 300 jours par an, environ 200 bateaux de 10000 tonnes de capacité (s'arrêtant pour se réapprovisionner tous les 100 jours) sont nécessaires. Avec un coût de 100 millions de $ par bateau (sûrement généreux), le coût de la flotte est de 20 milliards de $. Amorti sur 20 ans, le coût annuel est de 1 milliard de $. Le soufre coûterait en plus 0.6 milliards de $ par an et les coûts d'opération par bateau 2 millions de $ (10000 $ par jour d'opération), donnant un coût total de 2 milliards de $ par an. Sur une durée de 40 ans (jusqu'en 2030), ceci donne un coût de 80 milliards de $, ou approximativement 100 milliards de $. Ceci atténue continuellement l'effet de 10 puissance 3 Gt (1000 milliards de tonnes) de CO2, pour un coût de 0.1 $/t C/an, ou 0.025 $/t CO2/an. Ce qui donne une estimation du coût dans la gamme de 0.03 à 1 $/t CO2. Il continue bien sur à y avoir un coût annuel de 2 milliards de $. Le SO2 pourrait aussi être émis par des centrales électriques. Ces centrales pourraient être construites sur l'océan près de l'équateur (il y a plus d'espace dans le pacifique que dans l'atlantique) et pourraient fournir de l'électricité pour les zones proches (Amérique du sud). La transmission et l'utilisation de l'électricité sous la forme de matériaux raffinés, ou peut être par l'utilisation de systèmes de transmission à supra conducteurs, pourraient être considérées. Ceci nécessiterait vraisemblablement 8 grosses centrales utilisant du charbon "broyé" (avec 4 fois la quantité normale de soufre), pour un coût de 2 à 2.5 milliards de $ par centrale. La plupart des coûts pourraient être supportés par ceux achetant l'électricité, donc imaginant un coût de, au plus, 10% par an (l'intérêt sur l'investissement), le prix total serait de 2 milliards de $ par an ( avec la conversion ci-dessus, 2 $ x 109/3890 x 10 puissance 6 x 300 = environ 0.0005 $/t CO2). page
457 Un autre moyen de traiter le problème des pluies acides serait d'introduire le sulfate sous la forme de sulfate ou bisulfate d'ammonium , les deux étant des sels neutres. Ceci éviterait la question des pluies acides dès le départ. Ces sels sont fréquemment utilisés comme engrais et, avec la dilution envisagée, auraient un léger effet fertilisant localement. Ces sels peuvent être obtenus en faisant réagir de l'ammoniaque avec de l'acide sulfurique. Le prix de l'ammoniaque est d'environ 100 $/t, donc le coût des noyaux de condensation de nuage pourrait doubler, et il y aurait un coût supplémentaire pour l'équipement servant à produire la réaction en mer. Ces coûts additionnels pourraient faire augmenter le total d'autant que 50%, à 0.15 $/t de carbone atténué par an ou 0.04 $/t CO2. Il pourrait aussi être judicieux de considérer l'utilisation de navires qui injecteraient un aérosol d'eau de mer dans l'air au-dessus de l'océan, augmentant ainsi la densité d'aérosols de cristaux de sel marin, qui peuvent agir comme noyaux de condensation de nuage (Latham et Smith, 1990). Suppression des chlorofluorocarbones (CFC) atmosphériques Il a été suggéré que des lasers extrêmement puissants puissent être utilisés pour désagréger les CFC (Stix, 1989). De grands réseaux de lasers pulsés à... Page
458 Néanmoins, un grand nombre de questions restent inexplorées, parmi lesquelles les lasers et les technologies optiques, l'efficacité de la conversion électro-optique, les canaux d'absorption laser inattendus ou anormaux incluant des processus d'états excités et d'éparpillement par rotation stimulée Raman, les miroirs passe-bande infrarouges, la sélectivité suffisante des lasers, les bénéfices des faisceaux pulsés, les modèles d'humidité atmosphérique et de vitesse du vent, la disponibilité des sites et la sécurité et l'écologie. Même en faisant des suppositions très optimistes sur la résolution de ces questions et d'autres problèmes, les dépenses associées à l'installation et aux opérations de cette quantité de centrales laser élaborées seraient prohibitives: pour supprimer 10% des CFC atmosphériques annuellement, la facture d'électricité à elle seule est estimée à 10 milliards de $. Néanmoins, si des progrès technologiques pouvaient améliorer l'efficacité globale d'un facteur 10 à 20, le coût d'une telle transformation de l'atmosphère, bien que très important, pourrait valoir la peine d'être évalué. En conclusion, le comité ne croit pas qu'utiliser des lasers pour supprimer le CFC dans l'atmosphère soit actuellement faisable. Conclusions La reforestation est une option écologiquement attractive peu coûteuse qui pourrait être adoptée rapidement comme programme à grande échelle. Elle est cependant limitée au niveau du coût... Page
459 La stimulation de la biomasse par le fer peut être faisable et serait une option relativement peu coûteuse. Son application paraît être limitée au plus à l'atténuation de l'équivalent de 7 Gt CO2/an (environ 1.5 fois les émissions annuelles de CO2 des États-Unis). La biologie, l'écologie, la dynamique chimique et physique de l'océan avec cette possibilité ne sont pas bien comprises et devraient être examinées davantage, à la fois théoriquement et expérimentalement. Des questions subsistent pour savoir si le fer est le nutriment limitatif. De plus, la dynamique de circulation de l'océan antarctique pourrait sévèrement limiter les effets. Si elle était faisable, le potentiel d'atténuation de cette possibilité – stockage de CO2 dans des organismes actifs et CO2 dissout avec un rythme lent de séquestration au fond de l'océan – pourrait probablement être établie sur plusieurs années. Si les applications de fer étaient arrêté, on pourrait s'attendre à ce que les organismes actifs meurent en quelques jours ou semaines, mettant donc un terme à l'effet d'atténuation. La stimulation des nuages par l'apport de noyaux de condensation apparaît être une option faisable et peu coûteuse capable d'être utilisée pour atténuer n'importe quelle quantité d'équivalent CO2 par an. Les détails de la physique des nuages, la vérification de la quantité de noyaux de condensation de nuages devant être ajouté pour un certain niveau d'atténuation et la possibilité de pluies acides, ou d'autres effets, doivent être étudiés avant qu'un tel système ne soit mis en application. Une fois qu'une décision a été prise, le système pourrait être mobilisé et commencer les opérations dans un délai d'un an environ, l'effet d'atténuation serait immédiat. Si le système était arrêté, l'effet d'atténuation cesserait sans doute très rapidement, en quelques jours ou semaines, comme les noyaux de condensation de nuages seraient dissipés par la pluie et la bruine. Plusieurs projets dépendent de l'effet de la poudre additionnelle (ou peut être de la suie), dans la stratosphère ou la très basse stratosphère, pour faire écran à la lumière solaire. Une telle poudre pourrait être distribuée dans la stratosphère par différents moyens, gros canons ou fusées, ou être élevée par des ballons à hydrogène ou à air chaud. Ces possibilités semblent faisables, économiques, et capables d'atténuer l'effet d'autant d'équivalent CO2 que l'on est prêt à payer (apporter de la poudre ou de la suie dans la troposphère ou la stratosphère basse au moyen d'avions pourrait être limité, pour un faible coût, à l'atténuation de l'effet de 8 à 80 Gt CO2 équivalent par an). De tels systèmes pourraient probablement être opérationnels dans un délai d'un ou deux ans après qu'une décision ait été prise et les effets d'atténuation commenceraient immédiatement. Parce que la poudre tombe naturellement, si l'apport de poudre était stoppé les effets d'atténuation cesseraient dans un délai de 6 mois pour la poudre (ou la suie) apportée dans la tropopause et de quelques années pour la poudre apportée dans la stratosphère moyenne. Une telle poudre aurait un effet visible, particulièrement sur les lever et coucher de soleil, et réchaufferait la stratosphère à l'altitude de la poudre. Ce... Page
460 Parmi ces systèmes pour altérer l'albédo de la planète, l'augmentation des nuages maritimes à basse altitude par l'augmentation des noyaux de condensation de nuages et l'apport de poudre dans la stratosphère en utilisant de gros canons semblent les plus prometteurs. Le système de canons semble être peu coûteux, relativement facile à gérer, et nécessiter peu de sites de lancement. Cependant, l'effet possible de la poudre stratosphérique supplémentaire sur la chimie de l'ozone pourrait être un sérieux problème, et le bruit des canons doit être géré. Les ballons semblent être aussi une bonne possibilité, mais leur retour à terre nécessiterait une gestion. Les systèmes d'écrans solaires n'auraient pas à être mis en place jusqu'à peu de temps avant qu'ils ne soient nécessaires pour l'atténuation, bien que les recherches pour comprendre leurs effets, ainsi que les travaux de conception et d'ingénierie, devraient être faits maintenant afin de savoir si ces technologies seront disponibles si nécessaire. Peut être qu'une des surprises de cette analyse est le coût relativement faible pour lequel certaines des options de géoingénierie pourraient être implémentées. Cependant, si des analyses supplémentaires soutiennent les conclusions préliminaires, elles amèneront d'autres investigations pour décider si elles peuvent produire les réponses ciblées sans effets additionnels inacceptables. Le niveau auquel nous sommes actuellement capables d'évaluer le coût de l'ingénierie de l'équilibre global moyen des radiations laisse de grandes incertitudes, à la fois sur la faisabilité technique et sur les conséquences environnementales. Ces analyses suggèrent que des études supplémentaires sont appropriées. Page
465 Le comité insiste à nouveau sur le fait que des incertitudes substantielles brouillent toutes les estimations numériques récapitulées dans ce chapitre. Le degré d'incertitude varie largement, mais dans beaucoup de cas, tel que les alternatives de "géoingénierie" à grande échelle, il est tellement grand que même des jugements relatifs doivent être prudents. Plus généralement, l'ensemble des informations dans ce rapport devrait être considéré comme utile essentiellement pour comparer de larges gammes d'options, et non comme des recommandations spécifiques pour leur implémentation sans analyses additionnelles, recherches, ou études empiriques. |
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